20/10/2025

Notre Commission rejoint la réunion d’experts de ONU-Habitat sur les villes inclusives pour les personnes LGBTIQ+

Le 16 octobre, notre Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains (UCLG-CISDPHR) a pris part, aux côtés de partenaires tels que ONU-Habitat, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR), ILGA World, le Rainbow Cities Network et la Plateforme des droits humains de Genève, à une réunion d’experts intitulée « Human Rights Cities for All: LGBTIQ+ Inclusive Cities ».

La rencontre, qui a rassemblé plus de 50 participant·es, a permis d’ouvrir un dialogue critique et opportun sur le renforcement de l'inclusion des personnes LGBTIQ+ dans le développement urbain — en particulier en perspective du Forum Urbain Mondial (WUF13) à Bakou (mai 2026) et de l'examen à mi‑parcours du Nouvel Agenda Urbain.

L’urgence de promouvoir les droits des personnes LGBTIQ+ au niveau local

Bien que des progrès notables aient été accomplis au fil des décennies dans la reconnaissance, la protection et la réalisation des droits des personnes LGBTIQ+, nombreuses sont les villes où la sécurité et l’accessibilité universelles aux services demeurent incomplètes.

Lors de l’ouverture, Robert Lewis‑Lettington, Conseiller principal sur la terre, le logement et les droits humains à ONU‑Habitat, a rappelé que l’exclusion des communautés LGBTIQ+ n’est pas une question périphérique, mais un défi structurel, fondé sur les droits. Il a souligné le rôle essentiel des gouvernements locaux dans la protection de ces droits, soulignant que « les villes inclusives sont plus stables, créatives et prospères. »

Anaclaudia Rossbach, Directrice exécutive de ONU‑Habitat, a souligné que l’inclusion des personnes LGBTIQ+ figure parmi les priorités du plan stratégique de l’agence pour 2026‑2029 : « L’inclusion n’est pas simplement un principe, c’est une priorité. La crise du logement pour les personnes LGBTIQ+ est urgente. »

Cet engagement a été repris par l’ambassadrice du Mexique au Kenya, Gisele Fernández, qui a réaffirmé que tout progrès doit reposer sur une approche fondée sur les droits humains : « Il n’y a pas de développement durable sans reconnaissance des droits humains. L’égalité et la liberté des personnes LGBTIQ+ sont indispensables pour les villes qui respectent la diversité et ne laissent personne de côté. »

Défenseurs des droits humains et autorités locales : des témoignages à l’action

La séance a donné la parole à des défenseur·es des droits humains de Hong Kong et d’Afrique du Sud, qui ont relaté comment l’absence de reconnaissance juridique et les pratiques discriminatoires continuent de restreindre l’accès des personnes trans aux services publics, au logement et à la sécurité. Ils ont insisté sur la nécessité de réformes légales, de données désagrégées et de politiques plus robustes pour lutter contre la discrimination.

Depuis Ljubljana, Simona Topolinjak a présenté les efforts municipaux pour changer les attitudes à l’égard des communautés LGBTIQ+ : campagnes de sensibilisation, partenariats durables avec la société civile, etc. Depuis São Paulo, Léo Áquila a souligné le vaste réseau de centres de référence LGBTIQ+, les unités mobiles d’aide sociale et santé, et le programme TransCidadania qui soutient l’éducation et l’emploi des personnes trans. Cependant, elle a mis en garde contre les réactions conservatrices : « Nos politicien·nes tentent de nous diviser. Nous devons résister et construire la solidarité entre les identités. »

Qu’est-ce qui rend une ville inclusive pour les personnes LGBTIQ+ ?

Lors de la seconde partie de la réunion, deux sessions ont exploré des outils concrets et des recommandations politiques pour construire des villes plus inclusives. Adrià Duarte, coordinateur de UCLG‑CISDPHR, a animé deux discussions de groupe qui ont fait émerger un message clair : une ville inclusive pour les personnes LGBTIQ+ assure sécurité, égalité des droits, accès aux services et participation réelle. Les participant·es de Quilmes (Argentine) et San Antonio (Chili) ont souligné l’importance d’inclure les personnes LGBTIQ+ dans la planification urbaine et de collaborer avec les ONG et les organisations communautaires pour que la prise de décisions soit ancrée dans les réalités vécues. Les transformations vers des villes inclusives ne peuvent se faire que par une coopération assurée.

Regarder vers l’avant : WUF13, révision du NUA et plaidoyer pour les droits LGBTIQ+

La réunion s’est conclue par un engagement commun à promouvoir les droits des personnes LGBTIQ+ lors des prochains forums urbains mondiaux — en particulier le Forum Urbain Mondial WUF13 (Bakou, mai 2026) et la révision à mi‑parcours du Nouvel Agenda Urbain. Comme l’a affirmé Hamza Berrouane (ONU‑Habitat) : « Les gouvernements locaux sont les défenseurs de première ligne des droits, et le WUF doit offrir des espaces sûrs pour les dialogues sur les droits humains. »

Les participant·es ont mis en avant la nécessité de :

  • Assurer que les espaces publics inclusifs et l’accès au logement et aux services pour toutes les personnes LGBTIQ+ soient des priorités sur l’agenda urbain mondial

  • Renforcer la coopération entre gouvernements locaux et organisations communautaires

  • Faire de l’intersectionnalité un élément central des efforts de plaidoyer, reliant l’inclusion LGBTIQ+ à des enjeux plus larges — pauvreté, quartiers informels, ou les droits des personnes handicapées

  • Promouvoir des politiques fondées sur des preuves, grâce à la collecte de données désagrégées et sécurisées


Notre Commission reste fermement engagée à soutenir les gouvernements locaux qui défendent des approches fondées sur les droits humains — en favorisant la solidarité, l’apprentissage mutuel et la mise à disposition d’outils concrets pour le plaidoyer, afin que personne ne soit laissé·e de côté et que les droits de toutes les personnes LGBTIQ+ soient pleinement respectés et protégés.

Faisons de l’inclusion la norme, pas l’exception. Construisons des villes où chacun·e trouve sa place.