20/11/2018

La Communauté de pratique sur le logement se réunit à Madrid pour définir une stratégie commune

Les signataires de la Déclaration des villes pour un logement convenable se sont réunis à Madrid le 7 novembre dernier pour discuter de la voie à suivre dans leur quête commune du droit au logement. Barcelone, Mexico, Montevideo, Plaine Commune, Séoul, Strasbourg, Taipei et Terrassa ont participé à la première réunion de la Communauté de pratique sur le logement. Les participants ont convenu de travailler sur des outils de suivi et des indicateurs pour mesurer la réalisation du droit au logement au niveau local. Cela permettra de plaider efficacement en faveur de compétences et de ressources supplémentaires pour que les collectivités locales puissent faire face à la crise du logement.

La Déclaration des villes pour un logement convenable a été présentée en juillet dernier aux Nations Unies à New York. Le texte s'appuie sur la campagne "The Shift", lancée par la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le logement convenable, et a été approuvé à ce jour par plus de 25 villes de quatre continents différents (voir la liste complète ici).

Les gouvernements locaux signataires sont maintenant réunis au sein de la Communauté de pratique sur le logement pour transformer les engagements de la Déclaration en actions. Dans le cadre du Conseil Mondial de CGLU, certaines de ces villes se sont réunies à Madrid le 7 novembre dernier pour définir leur feuille de route commune.

Les représentants des villes de Barcelone, Mexico, Montevideo, la Plaine-Commune, Strasbourg, Séoul Taipei et Terrassa ont souligné l'importance des défis tels que la gentrification, les expulsions et les déplacements dans les villes de périphérie, et ont rappelé l'importance d'accroître les compétences et ressources disponibles pour les gouvernements locaux afin de lutter efficacement contre la marchandisation du logement.

« Le problème du logement, c'est qu'il est contrôlé par de grands propriétaires immobiliers, dont certains des plus grands fonds d'investissement du monde. Pourtant, nous, les citadins, ne pouvons pas faire grand-chose, car les lois actuelles ne reconnaissent pas la fonction sociale du logement. En conséquence, à Terrassa, nous avons 5.000 familles en attente de logements sociaux et 12.000 logements vacants, » a souligné Alfredo Vega, maire de Terrassa

Pour faire face à ces défis, les villes ont fait part de la nécessité de développer des efforts conjoints pour faire mieux connaître le droit au logement dans les agendas nationaux, régionaux et internationaux, et de réclamer des fonds supplémentaires pour mettre en œuvre des politiques de logement adéquates.

Pour cela, les participants se sont mis d'accord sur la mise en place d'un ensemble d'indicateurs quantitatifs capturant les dimensions du droit au logement pour suivre des composantes spécifiques de la fonction sociale du logement au niveau de la ville, comme, par exemple, le revenu des ménages consacré au logement, le logement vacant, etc.

Cela permettrait de mener un plaidoyer efficace aux niveaux régional et international pour faire évoluer le discours et l'élaboration des politiques sur le logement permettant ainsi d’évoluer du logement en tant que marchandise au logement en tant que droit humain.



« Nous attendons de cette communauté de pratique qu'elle produise des informations et des données et qu'elle les utilise pour positionner le logement en tant que droit humain devant les gouvernements nationaux et la communauté internationale : notre principal défi est de résoudre la tension entre le droit au logement et le fait que le logement soit un atout. » 

Fabiana Goyeneche, Secrétaire au développement social de Montevideo.

Pour atteindre ces objectifs, les villes membres continueront à diffuser la Déclaration par l'intermédiaire de leurs réseaux régionaux afin de sensibiliser le public au droit au logement.

La communauté de pratique articulera davantage une coalition d'experts et de praticiens du logement des gouvernements locaux pour échanger des expériences et générer des données sur la réalisation de la fonction sociale du logement, en vue d'apporter des données locales et des points de vue politiques aux processus politiques régionaux et internationaux.

Comme l'a souligné Emilia Saiz, Secrétaire Générale de CGLU, « le Secrétariat mondial de CGLU est prêt à contribuer à cette stratégie en identifiant des objectifs de plaidoyer aux niveaux régional et international pour s'assurer que cette communauté de pratique est utile pour toutes les villes - tant du Sud que du Nord ».

Lors de cette première rencontre, les villes ont exprimé leur volonté de travailler ensemble et de favoriser la solidarité entre elles et leurs réseaux. La Communauté se réunira à nouveau au Parlement européen à Strasbourg, les prochains 17 et 18 de janvier, dans le cadre de la Conférence organisée par la Ville et l'Euro-métropole de Strasbourg, en partenariat avec Housing Europe et l'Union Sociale pour l'Habitat.

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