27/06/2018

Former la société civile locale aux mécanismes internationaux de protection des droits humains (Barcelone)

Les 22 et 23 mai dernier, la Commission a co-organisé avec le Service des droits de la citoyenneté et à la diversité de la ville de Barcelone et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, une première formation sur les mécanismes internationaux de protection des droits humains, en direction d’une vingtaine d’associations locales de Barcelone.

Renforcer le lien entre les mécanismes locaux et internationaux de défense des droits

Comme l’a rappelé Marta Franco, formatrice du Haut-Commissariat des Droits de l’Homme, l'existence d'un tissu associatif solide est l'une des meilleures garanties pour aller vers la réalisation de villes pour les droits humains. La session de formation de mai a donc commencé par identifier comment le travail des défenseurs locaux des droits pouvait bénéficier et se trouver renforcé par les mécanismes de protection des droits humains proposés par les Nations Unies.

En effet, le recours des entités locales aux Nations Unies tend à être limité, souvent en raison d’un manque de connaissance ou à la perception que les outils internationaux sont trop éloignés du travail local. C'est dans cette articulation que les pouvoirs locaux peuvent jouer un rôle clé pour connecter le tissu local et global et renforcer ainsi les engagements en faveur de la protection des droits humains à leur échelle.



Des institutions telles que le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, le Conseil des droits de l'homme ou encore le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC) ont été présentées aux associations participants, ainsi que des autres outils onusiens. Cette introduction a donné à voir des possibilités concrètes d’implication à travers la participation, par exemple, à l'Examen Périodique Universel ou la mise en place d’alliances stratégiques avec les Rapporteurs spéciaux et groupes de travail.

Une session axée sur la capacitation des entités locales et le partage d’expériences

Lors du deuxième jour de session, les formatrices – Marta Franco (ACDH) et Clara Marsan (Centre de Recursos en Drets Humans, Barcelona) – ont donné un aperçu de la réponse de l'État espagnol aux différents mécanismes onusiens des droits humains. Cela a permis aux associations présentes d'acquérir des connaissances pratiques dans l’utilisation de la page web du HCDH afin de pouvoir recourir à ses procédures et aux documents de travail.

A cette occasion, certaines associations ayant déjà eu une expérience préalable avec les mécanismes internationaux ont présenté leurs travaux de ces dernières années, faisant la démonstration de l’importance et de la pertinence de l’appropriation de ces dispositifs par le local. Parmi ces organisations figuraient des représentants de l’Ombudsman de la Catalogne, de l'Institut des droits de l'homme de Catalogne, de l'Observatoire des droits économiques, sociaux et culturels et de l'Observatoire du système pénal et des droits de l'homme - SIREVOCI.

En ce sens, un autre point clé de la session a été le travail de groupe et d’échange d’expérience entre les acteurs, permettant d'améliorer la connaissance du travail de chacun, ainsi que d'explorer des pistes de travail partagées, voire des actions conjointes pour les mois à venir dans les domaines suivants : droits des réfugiés et migrants, lutte contre l'homophobie et contre le racisme ou les droits collectifs de groupes tels que les Roms.



Les formatrices ont également accordé une grande attention au travail individuel, favorisant une approche personnalisée pour correspondre au mieux aux attentes des associations. L'idée centrale après la session était que, quelle que soit sa taille ou sa portée thématique, toute entité locale travaillant pour les droits peut bénéficier des mécanismes de défense des droits offerts par les Nations Unies.

Municipalités et société civile : construction collective pour des villes des droits humains

L'exemple de Barcelone, qui a promu une politique claire en faveur des droits humains dans la ville par le biais de la collaboration avec la société civile locale, n'est pas un cas isolé de la façon dont les municipalités et les organisations sociales peuvent construire, collectivement, des villes des droits humains. En effet, d'autres gouvernements locaux du monde ont partagé, dans le cadre de notre Commission, leurs stratégies pour promouvoir et défendre les droits humains dans la ville de cette façon.

C'est le cas de la ville de Madrid, qui a promu son Plan stratégique pour les droits humains dans la ville avec la collaboration de la société civile ; de la ville de Gwangju, qui porte une forte politique pour les droits en plaçant la participation des habitants au centre ; ou de Montevideo, qui profite du dynamisme et des capacités des mouvements populaires pour réaliser le droit au logement.

Ces derniers mois, la Commission a entamé un travail de révision autour des villes signataires de la Charte Européenne des Droits de l’Homme dans la ville afin d’analyser, vingt ans après, ses implications locales et faire un premier état des lieux des villes engagées pour les droits humains. Nous invitons les pouvoirs locaux qui souhaiteraient partager leur expérience ou qui seraient intéressés de mettre en place des ateliers à contacter la Commission pour avoir plus d'informations.