La Mairie de Terrassa œuvre depuis des années pour donner une place centrale aux droits humains dans les politiques publiques municipales. Signataire de la Charte européenne pour la sauvegarde des droits humains dans la ville depuis 2000, elle s'engage et se positionne comme une ville des droits humains depuis longtemps.
En prenant comme référence l’article 1 de la Charte européenne pour la sauvegarde des droits humains dans la ville : « La ville est un espace collectif qui appartient à tous ses habitants, qui ont le droit de trouver les conditions de leur épanouissement politique, social et écologique, en assumant des devoirs de solidarité », nous voyons comment la gestion de la vie publique dans les villes est un élément clé pour la promotion et la garantie des droits humains, ainsi que pour la prévention de leur violation.
Le Conseil municipal considère que les droits humains constituent le cadre sur lequel doivent s'appuyer les politiques publiques, car ils constituent une condition essentielle au développement et au bien-être des citoyens. C'est pourquoi toute politique publique menée par l'administration locale doit s'inscrire dans le respect de ces principes.
La centralité des droits humains dans les politiques publiques de proximité doit être favorisée par le respect, la protection et la garantie des droits humains afin de réduire les inégalités et d'améliorer le bien-être des habitants. Les municipalités doivent exercer leurs compétences en matière de droits humains.
Si nous comprenons que les politiques publiques doivent corriger les inégalités et redistribuer les ressources et les opportunités entre les citoyens, nous interprétons les inégalités comme une violation des droits, qui concerne directement l’administration, non pas comme une responsabilité morale, mais comme une obligation légale.
Le principe d'égalité et de non-discrimination est l'un des piliers de tout système démocratique et l'un des fondements du système de protection des droits humains. Les individus ne sont pas neutres ; leurs points de départ sont différents. Les axes d'inégalité sont des divisions le long desquelles les ressources socialement valorisées sont inégalement réparties. Ainsi, selon les groupes sociaux auxquels ils appartiennent, les individus auront plus ou moins accès à certaines ressources (argent, prestige, contacts, informations, etc.).
Ce principe oblige les administrations à s'efforcer de dépasser une vision sectorielle des politiques publiques pour adopter une vision plus intégrale et intersectionnelle, en considérant les citoyens comme des sujets et des titulaires de droits, et non comme des objets ou des bénéficiaires de politiques ou de services publics. Les problèmes ou besoins sociaux doivent être analysés comme des causes structurelles d'inégalités et la participation doit être intégrée comme un droit citoyen.
Les villes jouent un rôle de plus en plus important parmi les acteurs internationaux, car elles disposent de la capacité de mobiliser des ressources et jouissent d'une autonomie dans l'exercice de leurs compétences. La municipalité, en tant qu'administration la plus proche de la réalité et des citoyens, est dans une position privilégiée pour identifier les besoins de ses habitants en matière de droits humains.
Dans ce contexte, les réseaux internationaux entre villes deviennent nécessaires, comme espaces de travail partagés qui permettent de porter les besoins détectés localement au niveau international.
Terrassa est engagée depuis longtemps dans le municipalisme international. Cette stratégie lui a conféré visibilité, positionnement et reconnaissance grâce à sa présence aux niveaux européen et international. Elle est membre de CGLU depuis 2004 et participe à divers forums et groupes de travail au sein de cette organisation.
La proposition de rejoindre la campagne « 10, 100, 1000 Villes et Territoires des droits humains pour 2030 » s’inscrit dans la trajectoire internationale de la ville, ainsi que dans son engagement à placer les droits humains au centre des politiques publiques municipales, pour la construction d’une ville de droits.
La participation à cette campagne permettra à la municipalité de s'engager activement dans des réseaux d'échange d'expériences, de construire des réseaux de contacts stables, d'échanger les meilleures pratiques entre les villes et de participer à des actions d'innovation autour de l'approche des droits humains dans les politiques publiques municipales. De même, cette expérience doit également avoir un impact interne sur le processus d'adoption et de reconnaissance des droits humains comme guide de l'action municipale.
Parmi les différents mécanismes et programmes menés par la Mairie en matière de droits humains, nous soulignons que depuis 2017, elle dispose d'un Programme des Droits humains au sein de la structure municipale, dans le but de progresser dans la garantie et la protection de l'exercice des libertés, des droits et des devoirs de citoyenneté.
Ce programme s'inscrit dans les axes stratégiques du Programme des administrations municipales 2019-2023 et établit ses priorités dans les objectifs suivants :
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Travailler pour intégrer la centralité des droits humains dans la mise en œuvre de ses politiques publiques et de son programme de gouvernement, afin de progresser dans la garantie et la protection de l’exercice des libertés, des droits et des devoirs de la citoyenneté.
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Offrir une formation aux équipes techniques municipales sur les droits humains, afin de leur fournir des outils de gestion pour garantir et promouvoir les droits humains au niveau municipal.
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Collaborer avec les organisations et plateformes de défense des droits humains de la ville, mener des activités de sensibilisation et d'éducation destinées aux citoyens pour les sensibiliser à l'importance des droits humains dans l'exercice de leurs libertés, droits et devoirs, et promouvoir la diffusion de la Charte européenne pour la sauvegarde des droits humains dans la ville.
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Mettre en œuvre une stratégie pour prévenir et lutter contre les discours de haine et les mouvements contraires aux valeurs démocratiques, comme le fascisme.
Nous considérons pertinent de souligner le projet IGUALTATS CONNECTADES, Intersectionnalité dans les politiques locales, un projet axé sur les droits humains. Il s'agit d'un projet pionnier qui explore les modalités d'application de l'approche intersectionnelle aux politiques publiques locales d'égalité. Ce projet visait à approfondir les possibilités et les limites de l'intersectionnalité, une perspective analytique qui, malgré une large reconnaissance et un large soutien au sein de la communauté universitaire, avait rarement été appliquée dans le domaine des politiques publiques municipales.
L'initiative a débuté le 1er janvier 2018 et s'est terminée en juin 2019. Elle a été cofinancée par le programme Justice, Droits, Égalité et Citoyenneté de la Commission européenne, dirigé par la Mairie de Terrassa et mis en œuvre conjointement avec l'Université de Vic - Université Centrale de Catalogne (UVic-UCC) et CEPS Projets Sociaux.
L’objectif principal était de développer un processus de formation, de sensibilisation et de réflexion pour évaluer les possibilités d’application de l’intersectionnalité dans le contexte d’une administration locale – dans ce cas, la mairie de Terrassa – et toujours en dialogue avec la société civile.