Nantes Métropole

La Métropole de Nantes défend depuis de nombreuses années une politique culturelle forte, dont un des axes s'articule autour de la promotion et la défense des droits humains. Cette ligne politique s'ancre d'abord dans le rapport de la Ville de Nantes à son passé de premier port négrier de France au 18e siècle et son rôle moteur dans la traite des Noirs et de l'esclavage au 19° siècle. La vision de la Nantes est particulièrement marquée par son histoire et le travail de mémoire qui en découle. 

La Ville a déployé une forte politique autour du travail de mémoire à partir des années 1990, en accueillant l'exposition « Les Anneaux de la Mémoire », première exposition temporaire en France consacrée à la traite des Noirs et à l'esclavage. 20 ans plus tard, en 2012, Nantes inaugurait le Mémorial de l'abolition de l'esclavage, qui s'érige sur les bords de la Loire comme un espace de recueillement dédié aux millions de victimes de la traite négrière. Ce mémorial est l'un des plus importants au monde consacrés à la traite négrière, à l'esclavage et à son abolition. 

Ce travail important de mémoire s'est construit de concert avec un certain nombre d'acteurs, universitaires et associatifs sur le territoire nantais (Les Anneaux de la Mémoire, Mémoire d'outre-mer, etc.). Ce mémorial témoigne de la nécessaire implication des collectivités territoriales dans la promotion des droits humains, comme opératrices, facilitatrices de dialogue et accompagnatrices de projets. Le travail de mémoire se déploie aussi dans l'espace public, avec une série de panneaux << Nantes et la traite négrière » le long de la Loire, ainsi que dans d'autres équipements culturels de la ville, tels que le Château des Ducs de Bretagne, qui héberge le Musée d'histoire de Nantes, où des salles permanentes évoquent cette histoire et ses répercussions à l'international. 

Le Château des Ducs de Bretagne a par ailleurs déployé en 2021 et 2022 une programmation particulièrement riche autour des droits humains. « L'humain d'abord » fut un temps citoyen de rencontres, d'expositions, de projections et de spectacles conçu en écho à l'exposition L'abîme. Nantes dans la traite atlantique et l'esclavage colonial, 1707-1830, pour en explorer les résonances contemporaines avec les propositions de nombreuses associations partenaires nantaises. En déployant des partis pris assumés, le musée d'histoire de Nantes s'affranchit délibérément de son cadre traditionnel par la mise en œuvre d'une réflexion sur l'ouverture à l'ailleurs et à la découverte de l'Autre. Il se positionne en tant que musée citoyen oeuvrant à une meilleure prise en compte des droits humains, à l'engagement d'une << histoire connectée et une pensée décolonialisée ». 
« 

La Ville de Nantes a aussi porté l'organisation du Forum des Droits de l'Homme de 2004 à 2013 et dirigée, avec Barcelone, la rédaction de la Charte-agenda mondiale des droits de l'Homme dans la cité, adoptée par les instances du CGLU à Florence en 2012. 

Nourrie par une dynamique culturelle et associative très imprégnée par les enjeux des droits. humains, Nantes a décidé d'enrichir ce bouillonnement d'idées en lançant la Saison des Droits Humains en 2017. A côté d'une programmation de conférences, tables rondes, spectacles, expositions pour sensibiliser les citoyens et citoyennes, la Saison a aussi permis de rassembler et de soutenir les initiatives portées par les associations actives dans le champ des droits humains. Parmi les thèmes abordés: Histoire, mémoire et actualité des migrations en 2017, la conquête des libertés et des droits en 2018, le droit du/au travail en 2019-2020. 

Dans le même temps, une politique de promotion, d'exercice et d'appropriation des droits humains par l'ensemble de ses habitants est déclinée dans différents lieux culturels du territoire. Tout au long de l'année, associations et partenaires organisent régulièrement des animations, débats et animations sur la question des droits humains. Peuvent être cités par exemple : Atlantide, le festival des littératures du monde avec une part de sa programmation dédiée aux écrivain-es engagé-es (et aux écrivains censurés lors d'une soirée); le festival Les Géopolitiques, où sont discutés, exposés, et vulgarisés les enjeux géopolitiques contemporains; Les Semaines d'éducation contre le racisme et toutes les formes de discriminations coordonnées par la Ligue de l'enseignement -FAL 44; le festival du cinéma international des 3 Continents qui fait la part belle aux films d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie depuis 1979; La Fête Tissé Métisse, grand rendez-vous festif et interculturel autour des luttes contre les discriminations et le racisme; l'Espace Cosmopolis, dédié aux cultures du monde. 

Au-delà de ces temps forts qui gravitent autour des droits humains, la collectivité défend depuis de nombreuses années le droit culturel sur le territoire. La métropole de Nantes déploie un certain nombre d'actions locales pour consolider l'accès de toutes et tous à la culture et à l'éducation artistique, et permettre à toutes et tous de participer à la vie culturelle ainsi que de vivre et d'exprimer sa culture. Cette politique se manifeste par une offre culturelle dense, diversifiée et gratuite ou à prix abordable sur le territoire, grâce à certains dispositifs tels que la gratuité dans les bibliothèques municipales du territoire ou encore la carte blanche. Ce dispositif permet un accès aux activités d'éducation artistique et culturelles, ainsi qu'aux établissements culturels (cinéma, musée, etc.) à moindre coût, ou gratuitement, pour les foyers les plus modestes.