16/03/2022

8 mars, les droits des femmes bafoués dans les conflits armés

En cette journée internationale pour les droits des femmes, alors que le conflit armé entre l’Ukraine et la Russie a déjà poussé des millions d'Ukrainiennes et d'Ukrainiens à fuir leur pays, il nous semble crucial de rappeler que les femmes sont les premières victimes des conflits armés. Les femmes sont les premières victimes des conflits armés qui persistent autour du monde. En 2020, il y a eu des conflits armés dans 39 Etats, sur tous les continents. En ce 8 mars, notre solidarité va vers toutes ces femmes victimes et leurs enfants.

Des femmes réfugiées

Les conflits armés obligent les populations civiles à fuir pour se protéger. Fin 2020, 82,4 millions de personnes étaient déplacées à travers le monde suite à de persécutions, de conflits et de violences engendrant des violations des droits humains. Parmi ces personnes déplacées, plus de 75 % de femmes et d’enfants. Ces femmes déplacées ont plus de risques de subir des violences.

On sait qu’une femme réfugiée ou déplacée sur cinq est confrontée à des violences sexuelles.

Les droits des femmes et des filles en danger dans les pays en guerre

Dans les pays en guerre, les droits humains sont régulièrement bafoués. Ces violations des droits touchent d’autant plus les femmes et les filles, premières victimes des conflits armés. Ainsi le droit à l’éducation des filles est particulièrement atteint avec un taux de scolarisation dans le primaire inférieur de 17 % au taux mondial pendent et après les confits. En Afghanistan, par exemple, depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021, les jeunes filles de plus de 12 ans ne peuvent plus poursuivre leur scolarité. Les pays en conflit ont aussi les taux de mariages forcés les plus élevés au monde.  Au Yémen et au Sud-Soudan, par exemple, les mariages précoces ont augmenté de 20 % depuis le début de la guerre.

Les violences sexuelles comme arme de guerre

Lors des conflits armés, les violences sexuelles, telles que le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution, les grossesses forcées, les stérilisations forcées ou tout autres formes de violences sexuelles, sont utilisées comme une arme de guerre. Dans la guerre du Tigré en Ethiopie, depuis novembre 2020, les viols sont utilisés comme une arme pour infliger un préjudice physique et psychologique aux femmes, comme le révèle l’organisation Amnesty International en 2021.

La violence sexuelle dans les conflits est reconnue comme un crime de guerre par les Nations unies. L'ONU publie un rapport annuel sur les violences sexuelles dans les zones de conflit.  Dans le rapport 2020, l'ONU a recensé des cas de violences sexuelles liées à des conflits dans 18 pays : Afghanistan, Éthiopie, République centrafricaine, Colombie, République démocratique du Congo, Irak, Soudan, Libye, Mali, Birmanie, Somalie, Sud-Soudan, Syrie, Yémen, Bosnie-Herzégovine, Côte d'Ivoire, Népal, Sri Lanka et Nigeria.  

La protection des femmes face aux conflits armés

Le conseil de sécurité de l’ONU a adopté plusieurs résolutions spécifiques pour protéger les femmes et les filles pendant les conflits armés. La résolution 1325, adoptée en 2000, reconnaît l'impact des conflits armés sur les femmes et les filles et œuvre pour la protection et la pleine participation de celles-ci à l’implémentation des accords de paix.

Ensemble, luttons contre les violences à l’égard des femmes et des jeunes filles !

Élus, agents des collectivités, professionnels et associations, réseaux et organisations internationales, acteurs de la recherche : faisons émerger un réseau mondial de collectivités territoriales impliquées dans la lutte contre les violences faites aux femmes.