12/12/2016

Les Gouvernements Locaux et la Société Civile renforcent l'agenda pour le Droit à la Ville lors du Congrès de CGLU et d'Habitat III

La Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains a joué un rôle actif lors du Congrès Mondial de CGLU à Bogota (12-15 Octobre) et de la Conférence de l’ONU sur le Développement Urbain Durable et le Logement – Habitat III à Quito (17-20 Octobre). Lors de ces deux événements, la Commission a été représentée par ses villes membres et par son Secrétariat, au côté de ses partenaires de la société civile et du système onusien de protection des droits de l’Homme. Tant Bogota que Quito ont été des occasions importantes  de défendre l’agenda du droit à la ville et de renforcer le mouvement global pour les droits humains dans les villes. Le Secrétariat a établi un rapport des activités auxquelles la Commission a pris part lors de ces deux événements.

 

La Commission donne voix aux citoyens au Congrès de CGLU et renforce le mouvement municipaliste global pour le droit à la ville

Dans le cadre du Sommet Mondial des Gouvernements Locaux et Régionaux, la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU a été présente au sein de trois espaces principaux mettant en commun les institutions locales et internationales, le secteur de la recherche et les mouvements sociaux : l’atelier permanent « Co-Créer la Ville » -qui mis en résonance les voix des gouvernements locaux avec celles des citoyens et de la société civile-, ainsi que le Dialogue Politique « Le Droit à la Ville au cœur du Nouvel Agenda Urbain » et la session d’apprentissage entre pairs « Finances Locales, Gouvernance Inclusive et Budgets Participatifs ».

Le Congrès de CGLU à Bogota a permis d’établir et de reprendre les relations avec de nombreuses  villes membres, d’élargir le réseau en y incluant des nouveaux gouvernements qui vont renforcer les travaux de la Commission. Une rencontre a aussi eu lieu avec  l’Adjointe aux Droits des Femmes de la ville de Bogotá, Cristina Velez, afin d’engager un travail commun autour de la question des femmes travailleuses du secteur informel pour 2017. La Commission s’est aussi rapprochée de la ville de Santa Ana (El Salvador) et du Forum Global pour l’Économie Solidaire, coordonné par la Ville de Seoul, qui souhaite porter un groupe de travail sur cette question sous l’égide de la CISDPDH.

 

Le droit à la ville, point de convergence entre Gouvernements Locaux et Société Civile à Quito

Du 16 au 21 octobre, une représentation de la Commission s’est rendue à Quito pour participer à la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable, Habitat III, ainsi qu’aux forums alternatifs organisés par la société civile et les universités de Quito. Après tant d’années à défendre le droit à la ville au sein de CGLU, nous étions très satisfaits que celui-ci soit porté à l’unanimité des Maires du monde réunis lors de l’Assemblée Mondiale des Gouvernements Locaux et Régionaux qui a ouvert la Conférence Habitat III, le 16 octobre.

Les Maires ont aussi félicité le fait que le droit à la ville soit mentionné dans  l’Agenda Habitat III, malgré l’opposition très forte de certains Etats comme les Etats-Unis, le Canada, l’Union Européenne et le Japon. Cependant, pour la Commission, il a été important d’insister, lors de tous les événements officiels et alternatifs auxquels elle a pris part, sur le fait que le droit à ville est fondé sur des droits humains reconnus internationalement et vise à garantir des villes et des établissement humains qui soient des biens communs et non des objets de marchandisation.

La Commission n’a eu de cesse d’insister aussi sur le fait que le droit à la ville ne doit pas être l’injonction de la ville et que la seule urbanisation durable possible est celle qui s’appuie sur un lien avec le monde rural. 

Enfin, la commission a rappelé que les finances publiques, et surtout locales, et les fonds multilatéraux sont nécessaires pour une mise en œuvre universelle de l’Agenda Habitat III. Elle a invité à établir un suivi de cet agenda qui parte des territoires en impliquant les habitants.

 

La mise en œuvre du droit à la ville, pierre angulaire de l'agenda post-Habitat des Gouvernements Locaux et de la Société Civile

Le Congrès de Bogota et la Conférence Habitat III ont marqué l’avènement d’une nouvelle étape dans le processus de plaidoyer pour le droit à la ville, étant donné que non seulement les collectivités locales mais aussi l’Agenda Habitat III adopté par les Etats membres mentionnent le droit à la ville. Cette reconnaissance est en grande partie le résultat de l’alliance entre les collectivités locales défendant le droit à la ville au sein de CGLU, la société civile et les chercheurs (FLACSO, La Vue, DPU-UCL)) réunis sous la bannière de de la Plateforme Globale pour le Droit à la Ville.

Toutefois, de nouveaux défis se présentent dans cette nouvelle étape, qu’il nous faudra surmonter pour que le droit à la ville ne reste pas lettre morte :

  • S’assurer que le droit à la ville ne devienne pas « l’injonction à la ville » - un risque bien réel dans un monde majoritairement urbain, et où les migrants internes et internationaux qui viennent peupler les villes le font généralement de manière non choisie car la ville représente la seule alternative possible de vie face à l’abandon des politiques de développement rural, à l’accaparement des terres arables et aux conséquences du changement climatique.
  • Renforcer  les bases légales pour que le droit à la ville ne demeure pas seulement une vision, mais un corpus légal enraciné dans les droits humains reconnus dans les traités internationaux.
  • Garantir, au niveau local et mondial, les fonds et les ressources publiques nécessaires pour faire des villes des biens communs –en réaction à la tendance actuelle à la privatisation et à la Smart City.
  • Mettre en œuvre un programme de suivi d’Habitat III, qui parte du niveau local et se base sur des indicateurs permettant de mesurer la garantie du droit à la ville.
  • Renforcer les bases sociales du droit à la ville et élargir le mouvement mondial de plaidoyer en sa faveur. 

Le rapport des activités de la Commission à Bogota et Quito est accessible ici.