26/04/2013

Une radio communautaire de Bamako contribue à mitiger la marginalisation des quartiers périphériques

Radio Sigida Joli a pour but de créer un espace pour le dialogue au sein de la communauté, le développement du leadership et la collaboration mutuelle par le biais d’émissions de radio diffusées deux fois par semaine et, plus récemment, des groupes d’auditeurs. Le programme s’adresse essentiellement à Sikoro, une communauté périurbaine de Bamako (Mali), bien que le contenu soit intéressant pour toute la population périurbaine et le million d’auditeurs de tout le pays.

Les bidonvilles comme Sikoro souffrent de marginalisation politique, sociale et économique, en plus de problèmes graves comme l’accès à l’eau potable, à des logements durables, à l’assainissement et aux soins de santé. Les structures politiques sont moins réceptives à l’égard de Sikoro, où peu de résidents votent ou paient leurs impôts. Paradoxalement, les résidents évoquent l’échec du gouvernement dans la prestation des services de base comme la principale raison de leur manque d’engagement. Dans ce contexte, Radio Sigida Joli a pour principaux objectifs :

  • d’encourager la société civile à trouver des solutions pour résoudre les problèmes sociaux urgents,
  • d’améliorer la communication et la responsabilisation entre les bidonvilles et leurs gouvernement et
  • d’aider les personnes à exercer leurs droits.

Fonctionnement

Les émissions sont conduites par deux animateurs locaux en langue Bambara, et incluent des phases d’appels des auditeurs, des interviews et des mises en scène de questions allant de la gestion des cliniques locales à la prévention du paludisme en passant par la participation aux élections. De nombreuses séries sont consacrées à l’identification des défis spécifiques à Sikoro, à l’analyse des causes, à l’évaluation des ressources disponibles pour les résoudre et à la discussion des solutions possibles.

Lancé en avril 2009, l’émission est toujours opérationnelle et il est prévu que sa diffusion continue. Selon les estimations, le nombre d’auditeurs est d’un million de personnes dans tout le pays. L’émission cible essentiellement les femmes et les jeunes, bien que des auditeurs issus de différents contextes apprécient aussi le programme. Le lancement récent de six groupes d’auditeurs, visant les questions de jeunesse, cherchent à favoriser une plus grande action collective après les discussions lors de l’émission et à former à l’analyse participative et à la planification de projets.

Impacte et défis

Le programme a été financé principalement par des bailleurs de fonds privés et des fondations. Il convient de signaler que le coût du programme est relativement faible si nous tenons compte du nombre d’auditeurs. En 2011, une analyse participative globale du programme cherchera à évaluer son impact total et donnera des détails plus concrets sur les résultats. Les personnes interrogées lors de l’enquête initiale évoquent la grande popularité de l’émission ainsi qu’une attitude différente des auditeurs concernant les élections et la fiscalité.

Les principaux défis pour le programme ont été l’implication volontaire de représentants du gouvernement qui craignent de fortes critiques de la part des habitants déçus par ce qu’ils considèrent comme des promesses non tenues. Toutefois, depuis que le programme est plus connu, des progrès ont été faits dans le développement de programmes et de manifestations au sein de la communauté qui permettront de faciliter la communication entre le gouvernement et les citoyens.

Pour de plus amples informations, veuillez consultez l’étude complète du cas : Observatoire Villes Inclusives